Le Switch énergétique en 10 questions
Le switch énergétique, c’est le programme mis en œuvre par la ministre de l’Energie pour nous amener le plus rapidement possible vers une production d’énergie 100% renouvelable!
L’énergie renouvelable, c’est une énergie plus propre, moins chère et sans déchet!
Les énergies renouvelables n’ont que des avantages. En voici quelques-uns (parmi tant d’autres) :
- Le soleil et le vent sont des sources d’énergie inépuisables alors que les stocks de gaz et de pétrole sont limités.
- La production d’énergie renouvelable ne dégage pas de CO2. Elémentaire pour lutter contre le réchauffement climatique.
- Les énergies renouvelables de laissent pas de déchets radioactifs : en produisant de l’énergie nucléaire pendant 50 ans, nous laissons en héritage des déchets dangereux pendant des siècles.
- L’énergie renouvelable est la seule énergie dont le coût diminue. Sur le long terme, il n’y a pas photo.
Que du contraire, c’est un but parfaitement atteignable et beaucoup d’experts s’accordent sur ce point. Mais il ne faut pas rater le coche: plus tôt on s’y met, plus tôt nous y arriverons.
En un an, nous avons déjà fait de grandes avancées vers une énergie 100% renouvelable:
- Nous triplons la capacité de production d’énergie éolienne en mer du Nord: chaque ménage belge pourra être alimenté en électricité provenant de la mer du Nord.
- Nous rendons notre système énergétique beaucoup plus intelligent et flexible, notamment en coordonnant l’offre et la demande. Un exemple simple : utiliser les voitures électriques comme des grandes batteries. Comment? Elles stockent l’électricité lorsqu’il y a beaucoup de vent et de soleil (par exemple, en journée) et la restituent lorsque la demande d’énergie augmente (par exemple, entre 18 et 21h).
- Pour l’industrie, grosse consommatrice d’énergie, nous misons sur l’hydrogène vert, qui ne produit pas de CO2 car issu de l’élément le plus commun sur notre planète: l’eau. L’hydrogène vert pourra véritablement révolutionner l’industrie et les transports lourds en les rendant plus propres et neutres en carbone. Lisez notre stratégie fédérale sur l’hydrogène ici.
Tous ces projets ont été mis en place en un an. Et ce n’est qu’un début.
Notre plan, c’est d’atteindre 100% d’énergies renouvelables. Plus vite nous nous nous y attelons, plus vite nous atteindrons notre objectif et la neutralité climatique.
- Pour 2030, nous allons réduire nos émissions de CO2 de 55% et porter la part des énergies renouvelables à 40%.
- Pour 2050, nous allons vers la neutralité climatique et le 100% des énergies renouvelables.
En la matière, la Belgique fait figure de pionnier et nous pouvons en être fiers.
Non. L’énergie nucléaire n’est pas moins chère que l’énergie renouvelable.
Le nucléaire coûte très cher en termes de sécurité. Plus vieilles sont les centrales nucléaires, plus chère est l’énergie produite. Les seules sources d’énergie qui deviennent moins chères, ce sont le soleil et le vent.
Nous sommes aujourd’hui trop dépendants des énergies fossiles, qui sont importées et responsables des prix élevés que nous connaissons aujourd’hui. Même lorsque nos centrales nucléaires tournent à plein régime. Nous devons donc investir le plus possible dans notre propre production d’énergie renouvelable, le choix le plus malin pour une facture d’énergie moins chère.
C’est pourquoi nous choisissons la voix de la transition énergétique, qui nous mènera vers le 100% renouvelable.
L’objectif n’est pas de remplacer le nucléaire par du gaz. L’objectif, c’est de parvenir à une production d’énergie 100% renouvelable.
Trop vieux et trop chers, la fermeture de 5 de nos 7 réacteurs nucléaires était de toute manière inévitable.
Malheureusement, ces 20 dernières années, les gouvernements qui se sont succédés n’ont pas mis en place de politique énergétique suffisamment ambitieuses que pour développer les énergies renouvelables et assurer une transition nucléaire-renouvelable. C’est donc pour assurer la transition énergétique que la Belgique a dû faire le choix de la construction de centrales au gaz.
Les centrales au gaz ont, par rapport aux centrales nucléaires, un atout : leur flexibilité. Plus nous aurons de capacités de production d’énergie renouvelable, plus nous pourrons utiliser nos centrales au gaz à la demande, et surtout, de moins en moins souvent.
Cela peut paraître étrange, mais il y a une explication. La sortie du nucléaire a été décidée il y a 18 ans déjà et pourtant, et les 10 gouvernements qui se sont succédés depuis 2003 ont bien trop peu préparé la sortie du nucléaire en n’investissant pas assez dans le développement des énergies renouvelables.
Conséquence: cinq des sept réacteurs nucléaires étaient aujourd’hui trop vieux ou trop chers pour être encore exploités. Ces cinq réacteurs devaient de toute façon être arrêtés et des centrales au gaz, flexibles, étaient de toute manière nécessaires.
Alors oui, les centrales alimentées au gaz naturel produisent du CO2, mais non, elles n’augmentent pas le total de CO2 émis : pour les industries lourdes et les centrales énergétiques, elles sont comptabilisées et plafonnées au niveau européen (une sorte de pot commun). Encore mieux, les émissions vont même diminuer : le plafond baisse de manière linéaire chaque année.
Enfin, les centrales à gaz ont été sélectionnées sur un critère de durabilité et les exploitants des centrales sont tenus, par la loi, de mettre en place un plan pour atteindre la neutralité carbone le plus rapidement possible: l’énergie renouvelable reste la priorité.
En soi, nous ne sommes pas à tout prix « contre » le nucléaire et, théoriquement, les nouvelles centrales nucléaires offrent de nouvelles perspectives. Mais il y a une condition sine qua non à un feu vert pour la construction de nouvelles centrales : elles ne doivent pas produire de déchets.
En 50 ans - la première centrale nucléaire en Belgique a été mise en fonction le 15 février 1975 – les centrales nucléaires ont certes fournis en électricité les ménages et les industries belges, mais elles ont aussi généré des déchets radioactifs, dangereux, que nous laissons en héritage à nos enfants, nos petits-enfants, nos arrière-petits-enfants et ceux qui suivront.
A titre de comparaison, c’est comme si nous devions gérer des déchets dangereux laissés par les hommes de Néandertal.
Aujourd’hui, il n’y a pas de solution pour gérer ces déchets. En sortant du nucléaire, nous empêchons cette montagne de déchets de grandir.
Il n’est pas question de revivre le scénario de l’hiver 2018, où la quasi-totalité de la Belgique risquait de se retrouver à l’arrête car 6 des 7 réacteurs nucléaires étaient en panne en même temps.
Le gouvernement a avalisé la sortie complète du nucléaire pare que deux conditions préalables étaient remplies: le côté abordable (le coût pour le consommateur) et la sécurité d’approvisionnement.
Et justement, lorsqu’il s’agit de garantir la sécurité d’approvisionnement, la plupart des études indépendantes vont dans le même sens : avec ou sans sortie du nucléaire, voire même avec la construction de nouvelles centrales nucléaires, nous aurions eu besoin d’une production d’électricité flexible, à savoir les centrales au gaz.
Donc non, la lumière ne va pas s’éteindre en 2025!
En Belgique, nous n’avons pas de puits de pétrole ou de gaz naturel, l’uranium ne se trouve pas dans des mines en Campine… En 2019, 92% de notre consommation d’énergie primaire était couverte pas des importations sous forme de produits pétroliers, de gaz et d’uranium !
Pour être le moins possible dépendant énergétiquement, nous devons produire un maximum d’énergie renouvelable chez nous, par exemple en transformant notre mer du Nord en centrale électrique géante. Et c’est ce que nous sommes en train de faire.
Mais, en tant que petit pays à la surface limitée, la Belgique continuera toujours à importer, mais le produit changera. Demain, nous importerons de l’électricité verte produite avec le vent qui souffle au Danemark, du soleil et du vent « liquide » sous forme d’hydrogène vert, …
Ce ne sont pas des problèmes, ce sont des opportunités.
D’une part, les datacenters, les voitures électriques, … constituent des atouts non négligeables dans notre mix énergétique. Ensemble, cela constituera une batterie géante, qui se chargera en électricité lorsqu’il y aura trop de vent ou trop de soleil ou lorsque la demande en électricité sera faible. Et lorsque la demande en électricité sera élevée, par exemple entre 18h et 21h, ces batteries restitueront une part de l’énergie stockée en journée.
D’autre part, pour rendre l’industrie lourde, le transport de marchandises et la navigation plus verte et durable, le gouvernement fédéral mise la conversion de ces secteurs à l’hydrogène vert, produit à partir de vent et de soleil.
Les batteries et l’hydrogène vert sont donc de éléments essentiels pour atteindre la neutralité climatique en 2050.